Ma terrasse a vu défiler beaucoup de chats qui venaient comparer le menu de Mlle NUTS au leur. Heureusement, le test ne justifiait pas un abandon de maître ! FAUVE lui-même a dû garder quelques bonnes adresses dans son "carnet gourmet" vu son nouveau gabarit. Peut-être même, les matous d'un quartier se réunissent-ils régulièrement pour s'échanger les bons "tuyaux" ! Le livre de Georges Bordonove "Mémoires de chat" en témoigne.
Durant l'été deux jeunes chats affamés ont fait irruption sur le toit de la maison juste en face de ma terrasse. Il suffisait que je disparaisse pour qu'ils accourent au ravitaillement jusque dans la pièce où se trouvaient les croquettes de Mlle NUTS mais au moindre bruit c'était la panique. Pour leur éviter ce stress, il suffisait de placer la nourriture à leur portée et d'attendre.
L'un était noir, l'autre noir et blanc, vraisemblablement de la même portée. Le noir était plus sauvage et je n'ai jamais réussi à l'approcher. L'autre dort maintenant près de moi.
Un mois et demi pour l'approcher centimètre par centimètre ! La nourriture était au sol. À quatre pattes, je m'approchais chaque jour un peu plus jusqu'au moment où la petite sauvageonne est venue offrir sa tête à mes caresses en ronronnant. Incroyable, elle avait résisté tant qu'elle avait pu mais, tout autant que de croquettes, elle avait besoin d'affection. Dès lors, c'était un va-et-vient incessant entre ma main et la gamelle. J'avais l'impression qu'elle ne savait plus ce qui lui manquait le plus… les caresses ou les croquettes ! Toutefois, ces intermèdes ne duraient jamais bien longtemps et elle s'enfuyait comme une fautive.
Elle passait de plus en plus souvent mais une porte fermée la paniquait. Un jour qu'il faisait froid, j'avais refermé derrière elle. Après notre séance habituelle câlins-croquettes, elle a brusquement voulu sortir et, se croyant piégée, s'est jetée contre la fenêtre complètement affolée ! Il m'a fallu m'adapter à son rythme et cela a encore pris quelques semaines.
Petit à petit, elle s'apaisait puis s'est mise à jouer. J'avais gagné sa confiance mais personne d'autre ne pouvait l'approcher. Il fallait faire preuve d'encore un peu de patience !
À présent, elle s'entend aussi bien avec les humains qu'avec mes petites pensionnaires et n'hésite pas à se joindre à leurs jeux. Son pelage en dentelle lui a procuré un nom et le vétérinaire interviendra bientôt pour éviter à d'autres chatons de connaître une vie d'errance comme le début de la sienne.
J'espère que le chat noir aura connu un sort semblable chez un habitant du quartier !
Première rencontre avec DENTELLE sur le toit en face DENTELLE aujourd'hui... et plusieurs mois entre les deux !