L'association dispose d'un petit local où séjournent pour des périodes allant de quelques heures au reste de leur vie, les chats recueillis, notamment ceux qu'on ne peut replacer sur leur territoire en raison de divers dangers. Des équipes de bénévoles se relayent pour assurer l'entretien des lieux et cajoler les pensionnaires. La responsable des soins se charge également de la nourriture.
Ainsi formulé, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Il n'en est hélas rien et plus souvent qu'à mon tour je quitte le local avec une boule à l'estomac. Les freins à notre action par manque de moyens, ces pauvres chats séjournant dans des conditions quasi carcérales, c'est insupportable !
Et pourtant ce sont les plus chanceux. Requinqués, soignés, tatoués, stérilisés, si nécessaires sociabilisés, ils ont une chance d'être adoptés et de terminer leur vie de chat mieux qu'elle n'avait commencé. Ceux qui continuent leur vie d'errance ont une espérance de vie très réduite vu leurs misérables conditions d'existence.
Mais d'une part, le nombre de chats errants augmente sans cesse malgré les stérilisations massives réalisées par les associations, et d'autre part, les problèmes sociaux dissuadent les adoptants potentiels. S'engager pour une quinzaine d'années à nourrir et soigner un animal, cela a un coût que de moins en moins de personnes acceptent d'assumer en ces temps incertains !
Le malheur des animaux n'est pas uniquement le fait de l'inconséquence cruelle de certains humains même si les cas de maltraitance sont trop nombreux et doivent être sévèrement réprimés. Le malheur des animaux découle aussi de drames humains (expulsions, départs en maison de retraite, décès…) !
Et la malchance frappe plus particulièrement les chats adultes. Les adoptants veulent des chatons ! Pourtant, j'ai près de moi une adorable petite CANDIE (photo ci-dessus) qui comblerait la solitude d'une personne âgée. Un peu exclusive, elle souffre ici de devoir partager mon affection avec ses congénères. Elle me suit partout et compense sa frustration en cédant à la gourmandise. Ça me fend le cœur de la voir tenter de s'adapter à une situation qui ne sera encore que transitoire.
Et ce qui me chagrine plus encore, c'est que CANNELLE, la maman de DOUCE ET DOÏNA attend dans sa cage une famille d'accueil. Du fait de son parcours tragique, elle mérite qu'on la ménage et je crois bien que même si ce n'est pas raisonnable, je vais demander qu'on me la confie. Après tout, il reste un peu de place sur mon lit !